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02/05/2006

Rimbaud et les reproches de Satan

Nous donnons ici un extrait d'un nouvel article de Maurice Hénaud :

(...)

"J'avais entrevu la conversion au bien et au bonheur, le salut", écrit Rimbaud dans Nuit de l'Enfer. De quelle conversion s'agit-il ? C'était, écrit notamment Rimbaud, "les nobles ambitions".

S'efforcer de devenir un grand voyant, un grand poète , le successeur de Baudelaire lui-même ("un vrai Dieu") était apparu à Rimbaud comme de "nobles ambitions", qu'il récuse maintenant avec ironie : "les nobles ambitions!"

Satan, qui représente Baudelaire (voir l'introduction d'Une Saison en Enfer, et les oeuvres d'Alain Dumaine), et qui a couronné Rimbaud, fait à son disciple des reproches fondés :

"C'est la honte, le reproche, ici : Satan qui dit que le feu est ignoble, que ma colère est affreusement sotte."

Le feu dont il est question est celui de "l'enfer des femmes", évidemment, c'est-à-dire de celui des Femmes damnées (Delphine et Hippolyte, vers 74-80).

Ce feu, qui s'oppose aux nobles ambitions, est ignoble, il représente une véritable honte :

"Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer ?" s'exclame Delphine.

Mais pourquoi la colère de Rimbaud est-elle affreusement sotte ? Il s'agit de la colère de Rimbaud contre la Femme, qui s'exprime dans Mes Petites Amoureuses et qui apparaît encore dans l'introduction d'Une Saison en Enfer :

"Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée."

Il est bien compréhensible que cette colère paraisse stupide à Satan, qui s'adresse en ces termes à la femme aimée : (...) (Les Fleurs du Mal, XXXIX, "Je te donne ces vers...", vers 11-14)

 

15:05 Publié dans Rimbaud | Lien permanent