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29/01/2007

Rimbaud, Verlaine et Baudelaire

Rimbaud, Verlaine et la compréhension de Baudelaire (extrait d'un article de Maurice Hénaud). (Pour faitre suite à Verlaine, plus éclairé que Rimbaud ? et à Rimbaud, la vision et l'inconnu, III, la lettre dite du voyant, deux extraits publiés dans ce blog).

A propos de : "Que devient alors, écrit Fongaro, la trop fameuse lettre du 15 mai 1871 ? Il s'agissait pour l'adolescent (Rimbaud n'a pas encore 17 ans) d'époustoufler son correspondant. D'où un salmigondis d'idées et de formules prises un peu partout : chez Baudelaire, Hugo, Verlaine (le prologue des Poèmes saturniens), Michelet (...)".

Où Rimbaud a-t-il pris :"Si les vieux imbéciles n'avaient pas trouvé du moi que la signification fausse, nous n'aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s'en clamant les auteurs !" ?

Qu'il y ait une signification fausse du moi implique qu'il y en ait une vraie.

Les "élans de passion" et le coeur avec lesquels Musset a écrit le Rolla représenteraient-ils la vraie signification du moi ? La vraie signification du moi, serait-ce le moi ou le Je qui produit la poésie subjective ?

Ou bien serait-ce le moi ou le Je qui, "d'Ennius à Theroldus, de Théroldus à Casimir Delavigne, fait de la poèsie une "prose rimée, un jeu, avachissement et floire d'innombrables générations idiotes" ?

La signification fausse du moi, ne serait-elle pas celle de la poésie subjective, celle du Je, celle où Je n'est pas un autre ? Celle où le moi et le Je sont confondus et ne se distinguent pas ?

Où Rimbaud a-t-il pris : "Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. (...) Ineffable torture (...) où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit - et le suprême Savant ! Car il arrive à l'inconnu !"

A-t-il pris cela chez Verlaine ? Chez Verlaine, pour qui "le satanisme ultra-mathurinesque" de Baudelaire n'est "qu'un inoffensif et pittoresque caprice d'artiste" ?  (Voir son article sur Baudelaire) Ou bien Rimbaud a-t-il compris très profondément le satanisme de Baudelaire ? (voir Rimbaud et les formes monstrueuses de l'amour, d'Alain Dumaine, ouvrage diffusé par notre revuette).

Verlaine a-t-il compris la distinction que Baudelaire fait de la passion, de la sensibilité de coeur, d'une part, et de l'imagination, de l'autre ?

Rimbaud, lui, au moins, a critiqué Musset, les "élans de passion" à la manière du Rolla, et la poésie subjective.

(Sur tout ceci, voir Rimbaud ou l'Avenir de la Poésie, d'Alain Dumaine, ouvrage diffusé par notre revuette, et, à propos de Musset et de Verlaine, notre numéro 134, L'émotion en poésie !)

13:55 Publié dans Rimbaud, Verlaine | Lien permanent