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29/10/2007

La valeur instructive d'Une Saison en Enfer

La valeur instructive d'Une Saison en Enfer

Dans Inédit nouveau (11, av. Chant d'Oiseaux, B1310 La Hulpe, Belgique), Paul Van Melle écrit à propos de notre revuette :

"Les numéros 161 et 165 sont une étude complète de Maurice Hénaud, qui ne cesse de s'interroger : "Rimbaud : des secrets pour changer la vie ?" et ne donne pas vraiment des réponses. (...) L'image qui me reste de Rimbaud après cette lecture va me permettre de relire le poète avec des yeux neufs. N'est-ce pas l'essentiel ? (...)"

Il me paraît clair, au contraire, que Maurice Hénaud apporte des réponses, incomplètes, peut-être, mais assurément des réponses. Voici des extraits de sa conclusion (numéro 165, pages 70 et 71) :

"En voyageant dans les rêves, en croyant à tous les enchantements, en perdant la foi en l'histoire, Rimbaud n'a pas changé la vie ; en faisant usage de sa "baguette magique", non seulement il n'a pas changé "les lois et les moeurs", mais, au contraire, grâce à ses "sophismes magiques", il a réussi à sombrer, pendant une période, dans "la folie qu'on enferme". "Mûr pour le trépas", il a échappé de peu à ce destin prématuré. Non seulement il n'a pas réinventé l'amour, mais il a encore réussi à "aimer un porc" !

(...)

Sa jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, n'aboutit, selon lui, qu'aux "hideux feuillets" de son "carnet de damné". N'en déplaise à Verlaine et à quelques autres, il faut en considérer la valeur instructive.

Le renoncement à la crédulité et à la religion, le progrès des sciences et de la philosophie, la marche des peuples, les tyrans mis en fuite, le travail humain, le développement et la mise en oeuvre de toutes les facultés humaines ("le coeur, l'âme, l'esprit"), le renoncement au mensonge et à l'erreur, la recherche de l'amour vrai, la poursuite de la vérité, voilà de vrais moyens et de vrais secrets pour, dans une certaine mesure, changer la vie. "

Ces réponses, remarquons-le, ne vont ni dans le sens de Verlaine, ni dans le sens de Claudel, et fort peu dans le sens d'André Breton.

Sébastien.

 

05/10/2007

Claudel et Rimbaud

Dans la revue Raison Présente (Nouvelles Editions Rationalistes, 14, rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris), numéro 160, 4ème trimestre 2006, Guy Bruit a rendu compte de notre numéro 140, Claudel récupérateur de Rimbaud. Voici des extraits de ce compte rendu :

"(...) Mais M. Hénaud montre brillamment comment Claudel a projeté sa propre image sur l'ombre de Rimbaud ; il parle de celui-ci comme d'un autre lui-même ; toute son interprétation relève de la foi, et l'histoire littéraire n'a rien à voir avec la démarche claudélienne. Libre à Claudel de raconter que Rimbaud a parcouru le même chemin spirituel que lui ; libre à nous de penser qu'il n'en a rien été et qu'en effet Claudel opère en récupérateur idéologique. A la décharge de Claudel, il faut reconnaître que ce genre d'opération est très répandu.

(...)

M. Hénaud est tout à fait fondé à dire que sa conversion et la foi du charbonnier qui s'en est suivie ont conduit Claudel à une véritable "inintelligence" (le mot est de Gide) et que la rage de croire a pris souvent le pas sur toute lucidité. J'aurais aimé cependant qu'il reconnût à Claudel un peu plus qu'un certain talent littéraire, tant il est vrai qu'il y a chez Claudel un génie véritable de la langue et qu'il est un admirable poète de la matière et des passions humaines. Et puis Claudel n'a pas dit que des bêtises et cet esprit obtus était parfois un esprit éclairé : qu'on relise Le Soulier de satin, III, 2.

Bref, ayant pris beaucoup de plaisir à cette lecture, je recommande d'aller au moins jeter un coup d'oeil à cette publication dont l'effet ne manquera pas d'être roboratif et salutaire."

Nous remercions Guy Bruit et Raison Présente pour ce compte rendu.

Sébastien (5 octobre 2007).