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25/05/2006

Rimbaud, Délires II et l'inconnu

Extrait d'un nouvel article (à paraître) de Maurice Hénaud, qui continue à montrer que la saison en enfer de Rimbaud était bien celle du disciple de Baudelaire qui voulait "se faire voyant".

                Rimbaud, Délires II et l'inconnu.

Rimbaud écrit au début de Délires II, Alchimie du Verbe :

"Depuis longtemps je me vantais (...) les célébrités de la peinture et de la poésie moderne."

Rimbaud exagère, mais, c'est vrai, tout cela, surtout pour la poésie, lui était connu. Il lui restait à plonger dans l'inconnu pour trouver du nouveau (voir Le Voyage, de Baudelaire et la lettre dite du Voyant).

"J'aimais les peintures idiotes, poursuit-il, (...); la littérature démodée (...) refrains niais, rythmes naïfs."

Nul besoin de recourir aux chefs d'oeuvre de la peinture pour susciter la vision dans l'esprit d'un poète. Baudelaire le dit au chapitre IV du Poème du Haschisch :

"Les couleurs (...). Délicates, médiocres, ou même mauvaises, les peintures des plafonds (...), les plus grossiers papiers peints (...) se creuseront comme de splendides dioramas."

Il en va de même pour la littérature :

"(...), - la première phrase venue, si vos yeux tombent sur un livre (...) et le verbe, ange du mouvement qui donne le branle à la phrase." (d'où, remarquons-le au passage, plus loin dans Délires II, le sous-entendu obscène des "rythmes instinctifs" !)

(...) Baudelaire avait remarqué (encore dans le chapitre IV du Poème du Haschisch : "Les sophismes (...) en réalité." En confondant l'imaginaire et le réel, Rimbaud n'était-il pas devenu partiellement fou ? Plus haut, Rimbaud définit ses "hallucinations simples" comme des "sophismes magiques" : à la place d'une usine, il voyait une mosquée imaginaire.

Vierge folle prête même à l'Epoux infernal le "pouvoir magique" de changer "les lois et les moeurs" !

(...)

Maurice Hénaud

09:15 Publié dans Rimbaud | Lien permanent