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22/08/2006

Les élans mystiques de Rimbaud, et Claudel

Extrait d'un article (à paraître) de Maurice Hénaud : Rimbaud : une anti-religion dont Baudelaire est le Dieu.

Note complétée le 6 septembre 2006.

Les "élans mystiques" de Rimbaud, et Claudel

(...)

Dans Une Saison en Enfer, Rimbaud considère que son anti-religion de la poésie et la religion chrétienne sont la même chose, qu'il rejette :

"Les saints, des forts ! Les anachorètes, des artistes comme il n'en faut plus !"

Claudel haïssait le positivisme, et lui opposait la religion chrétienne.

Rimbaud, au contraire, dans le brouillon de Délires II, hait "les élans mystiques". A la fin d'Une Saison en Enfer, il choisit le positivisme, c'est-à-dire "la sagesse nouvelle" ("Rien n'est vanité ! A la science, et en avant ! crie l'Ecclésiaste moderne, c'est-à-dire Tout le monde").

Et dire que Claudel se croyait "uni à Rimbaud par les fibres le plus secrètes" !

Les élans mystiques dont parle Rimbaud sont évidemment radicalement différents des "élans de passion" (ou élans du coeur) de Musset, poète subjectif et "quatorze fois exécrable", dont il est question dans la lettre  dite du Voyant. Voir aussi la grande étude de Baudelaire sur Théophile Gautier (sur cette question, voir les ouvrages d'Alain Dumaine diffusés par notre revuette, ainsi que notre numéro L'émotion en poésie !)

Les élans mystiques de Rimbaud sont anti-chrétiens. Il s'agit du "très pur amour" dont il est question dans Matinée d'ivresse (la "petite veille d'ivresse" est dite "sainte"), très pur amour qui a décidé "d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal" et de "déporter les honnêtetés tyranniques" de la morale chrétienne (voir à ce sujet notre numéro 150, à paraître vers fin septembre 2006).

(...)

19:25 Publié dans Rimbaud | Lien permanent