06/10/2006
Les Illuminations (Rimbaud), divisées en sections.
Les Illuminations : des poèmes séparés en plusieurs sections. extrait d'un article (à paraître) de Maurice Hénaud
(Note complétée le 8 octobre 2006, et le 9 octobre)
Les Illuminations se présentent sous la forme de plusieurs séries de manuscrits. Félix Fénéon a prétendu les classer dans "une espèce d'ordre".
Les éditeurs successifs ne semblent pas avoir remarqué que ces poèmes sont séparés en plusieurs sections : en effet, sur les fac-similés, ils sont parfois séparés par des traits, parfois non. En outre, les traits de séparation sont parfois barrés.
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Le trait entre Bottom et H est barré. Le trait après H est barré. Ces poèmes semblent appartenir au même genre.
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Trait avant A une Raison. Pas de trait entre A une Raison et Matinée d'ivresse, ni entre Matinée d'ivresse et Phrases.
Trait avant Vies, et trait pour séparer Vies de Départ et Royauté, qui ne sont pas séparés par un trait. Trait après Royauté. Pas de signature dans le fac-similé des éditions Ramsay (1984). Signature "Arthur Rimbaud" dans le fac-similé Claude Jeancolas, Textuel, 2004. Selon Antoine Adam (Pléiade, Gallimard, 1972), "Bouillane de Lacoste donne de sérieuses raisons pour ne la pas croire authentique."
Quoi qu'il en soit, Vies est séparé de Départ par un trait. Or, dans Départ, Rimbaud en a assez des visions. Départ et Royauté formeraient donc bien une section particulière. Et il convient de remarquer que cette section se termine par un amour hétérosexuel heureux, du moins pour "toute une matinée" et "toute l'après-midi".
A supposer que Rimbaud ait voulu terminer ainsi son recueil, cette conclusion rappellerait singulièrement celle d'Une Saison en Enfer (telle du moins que l'a comprise Alain Dumaine) : "et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps." C'est-à-dire (puisque "l'enfer des femmes" est celui des Femmes damnées (Delphine et Hippolyte) de Baudelaire (des homosexuelles), et que Verlaine n'est qu'un "faucon", comme il le reconnaît dans Le Bon Disciple) qu'il sera loisible à Rimbaud d'aimer une femme.
D'autre part, si Les Illuminations devaient se terminer par Royauté, cette royauté, qui est celle de l'amour heureux, est bien le contraire du couronnement de Rimbaud (dans l'introduction d'Une Saison en Enfer) par Satan, c'est-à-dire Baudelaire, qui, au mot "charité" (c'est-à-dire, dans le langage de Rimbaud, amour) se récrie : "Tu resteras hyène, etc...."
(...)
Il semble que Les Illuminations n'aient pas été complètement démantelées, et qu'il reste des témoignages de sa construction primitive, peut-être inachevée : ce sont les traits de séparation (je parle de ceux qui n'ont pas été barrés par Rimbaud) entre différents groupes de poèmes.
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Rajout du 9 octobre 2006 : A noter que Claude Zissmann, dans Ce que révèle le manuscrit des Illuminations (Le bossu Bitor, Paris, 1989, achevé d'imprimer le 20 juin 1991 sur les presses de l'imprimerie Plein Chant à Bassac, Charente) a vu que les traits de Rimbaud délimitent parfois des ensembles de textes. Toutefois, il est impossible de le suivre lorsqu'il attribue à deux traits de 6 cm (une longueur comparable ou même égale à celle d'autres traits semblables) une fonction différente (page 20), celle de délimiter non plus "un ensemble de textes", mais "une section du livre".
Et je referme l'ouvrage de Claude Zissmann lorsque je lis (page 24) que, "grâce à Verlaine", Rimbaud aurait compris "les secrets de fabrication" de la deuxième édition des Fleurs du mal ! - Je recommande tout de même la lecture de la page 20.
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Voir la conclusion (Conclusion imprévue pour Après le Déluge) dans la note suivante.
15:55 Publié dans Rimbaud | Lien permanent
11/09/2006
Verlaine et Rimbaud, numéro 150
Notre numéro 150 relatif à Verlaine et à Rimbaud est paru le 13 septembre 2006.
Sommaire :
Verlaine, la destruction de l'enfer...et Rimbaud ! (Jean Donat)
I. Rimbaud, l'angoisse, l'amour et la gloire
II. Verlaine, le feu du Ciel, et la destruction de Sodome
III. Crimen amoris : la copie de Rimbaud et le rossignol (pages 7 à 21)
IV. Victoire de Rimbaud, désastre de Verlaine
Rimbaud : des secrets pour changer la vie ? (1) (Maurice Hénaud)
Rimbaud et l'exploration de l'inconnu
L'imprudence de Rimbaud
Rimbaud et la Fortune Chimique Personnelle
Une anti-religion dont Baudelaire est le Dieu (pages 34 à 40)
Prix : 3€,40 (franco de port)
Bref Résumé :
Verlaine, la destruction de l'enfer...et Rimbaud !
La troisième partie de cet essai porte pour titre : Crimen amoris : la copie de Rimbaud et le rossignol. En voici le début :
"Les critiques ont remarqué que les versions de Crimen amoris données par Verlaine dans Cellulairement et dans Jadis et Naguère ne présentent entre elles que des différences minimes, alors que la copie de Rimbaud propose un texte parfois très différent.
"Il se pourrait que Rimbaud ait recopié fidèlement une première version de Crimen amoris, inconnue par ailleurs. Il est aussi possible qu'il ait apporté au poème de Verlaine (ou à un état de ce poème) certaines modifications et certains remaniements."
En sept parties (1. Le rossignol 2. Le justicier 3. Des rhythmes d'épithalames 4. La bonté en enfer 5. Le cri des nids 6. "Un orgueil qui se ment". - La gloire intérieure de Rimbaud 7. Critique de la religion chrétienne), Jean Donat montre que Rimbaud a corrigé le poème de Verlaine dans un sens plus conforme à ses propres conceptions : on y retrouve l'auteur d'Une Saison en Enfer, et le sacrifice de l'enfer par le jeune ange y devient compréhensible (autrement du moins que par la "psychologie" et la "vérité" de Verlaine).
Rimbaud : des secrets pour changer la vie ? (1)
Changer la vie ! Nous a-t-on assez rebattu les oreilles de cette formule ! - Qu'en pensait Rimbaud ?
"Il a peut-être des secrets pour changer la vie ? Non, il ne fait qu'en chercher, me répliquais-je." C'est ainsi que, dans Délires I, Vierge folle s'interroge à propos de l'Epoux infernal.
Dans Une Saison en Enfer, Rimbaud semble avoir répondu. Quelles réponses a-t-il apporté ? Quels secrets a-t-il cherché ? Quels secrets a-t-il trouvé ? A quels secrets a-t-il renoncé ? Plusieurs de ces secrets seront examinés dans cet essai, et, parmi eux : l'alchimie du verbe, la fortune chimique personnelle, les voyages dans l'inconnu, le très pur amour, "quelque chose comme le secret de l'amour", (...)
N.B. Certains extraits de brouillons d'articles publiés sur ce site sont repris dans ce numéro 150 sous une forme plus précise, plus explicite, plus complète, plus soignée et mieux agencée.
20:45 Publié dans Rimbaud, Verlaine | Lien permanent
06/09/2006
Compléments (Rimbaud)
Compléments (Rimbaud)
Le 6 septembre 2006. Note complétée le 13 septembre 2006, et corrigée le 15 septembre 2006 (voir plus bas).
Nous avons complété aujourd'hui nos trois notes intitulées : Solde ; - Rimbaud et Baudelaire, un vrai Dieu ; - Les élans mystiques de Rimbaud, et Claudel.
Notre numéro 150 traite de Verlaine et de Rimbaud (paru le 13 septembre 2006).
Rajouté le 13 septembre 2006 (et corrigé le 15 septembre 2006):
Nous avons complété aujourd'hui les notes : Soir historique et Rimbaud, Hugo et le bon sens (cette dernière note a été corrigée le 15 septembre 2006)
Nous avons complété la note sur l'hallucination simple (Poisons et poisons excitants) le 16 septembre 2006 et le 18 septembre 2006.
11:45 Publié dans Rimbaud | Lien permanent