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05/05/2008

Numéro 169 (mai 2008)

Notre numéro 169 (mai 2008) est paru. Il comprend :

des Poèmes de Gabriel Le Gal (20 pages),

un article de Maurice Hénaud (Alain, la Formation de l'Esprit et les Marchands de Sommeil), dont nous avons donné des extraits sur ce blog,

un autre article de Maurice Hénaud sur Alain : Difficultés et Contradictions de l'Enseignement tel que le concevait Alain.

Alain et la formation de l'esprit

L'article de Maurice Hénaud, dont nous publions ci-dessous des extraits, Alain, la Formation de l'Esprit et les Marchands de Sommeil, est paru dans le numéro 169 de La Petite Revue de l'Indiscipline (mai 2008). 

17/02/2008

Devoir de mémoire : souvenez-vous de l'Inquisition !

Devoir de mémoire : souvenez-vous de l’Inquisition ! 

            Nous ne voulons plus de génocides, plus de guerres, plus d’assassinats ! C’est pourquoi, malgré toutes les dérives auxquelles elle peut se laisser entraîner (voyez la guerre en Irak), la démocratie nous paraît préférable aux régimes militaires et aux dictatures.

            On parle beaucoup du devoir de mémoire, notamment à propos du massacre des Juifs par le régime nazi. Mais, si nous sommes citoyens du monde, ne faut-il pas nous souvenir de toutes les victimes, quelles qu’elles soient ? 

            Dans l’Essai sur les Mœurs, au chapitre 62, Voltaire écrit :

            « C’est donc ainsi que l’Inquisition commença en Europe. Elle ne méritait pas un autre berceau. Vous sentez assez que c’est le dernier degré d’une barbarie brutale et absurde de maintenir, par des délateurs et des bourreaux, la religion d’un dieu que des bourreaux firent périr. (…) Vous verrez dans un chapitre à part ce qu’a été l’Inquisition en Espagne et ailleurs, et jusqu’à quel excès la barbarie et la rapacité de quelques hommes ont abusé de la simplicité des autres. » 

            On peut lire dans le chapitre 140, De L’Inquisition :

            « C’est un prêtre en surplis, c’est un moine voué à l’humilité et à la douceur, qui fait dans de vastes cachots appliquer des hommes aux tortures les plus cruelles. C’est ensuite un théâtre dressé dans une place publique, où l’on conduit au bûcher tous les condamnés, à la suite d’une procession de moines et de confréries. On chante, on dit la messe, et on tue des hommes. Un Asiatique qui arriverait à Madrid le jour d’une telle exécution ne saurait si c’est une réjouissance, une fête religieuse, un sacrifice, ou une boucherie ; et c’est tout cela ensemble. Les rois, dont ailleurs la seule présence suffit pour donner grâce à un criminel, assistent nu-tête à ce spectacle, sur un siège moins élevé que celui de l’inquisiteur, et voient expirer leurs sujets dans les flammes. On reprochait à Montezuma d’immoler des captifs à ses dieux : qu’aurait-il dit s’il avait vu un auto-da-fé ? » 

            Les nazis n’ont pas été les premiers à brûler des êtres humains. Ils n’ont pas non plus été les premiers à traiter les Juifs de manière inhumaine. Voici ce qu’écrit Voltaire dans le chapitre 103, De l’état des Juifs en Europe :

            « Le concile de Latran ordonna qu’ils portassent une petite roue sur la poitrine, pour les distinguer des chrétiens. Ces marques changèrent avec le temps ; mais partout on leur en faisait porter une à laquelle on pût les reconnaître. Il leur était expressément défendu de prendre des servantes ou des nourrices chrétiennes, et encore plus des concubines : il y eut même quelques pays où l’on faisait brûler les filles dont un juif avait abusé, et les hommes qui avaient eu les faveurs d’une Juive, par la grande raison qu’en rend le grand jurisconsulte Gallus, que « c’est la même chose de coucher avec un Juif que de coucher avec un chien ». 

            « Quand ils avaient un procès contre un chrétien, (…). On avait toujours soin de les pendre entre deux chiens, lorsqu’ils étaient condamnés. »

            Voltaire écrit au chapitre 102 : 

            « La reine Isabelle, ou plutôt le cardinal Ximénès, traita depuis les mahométans comme les Juifs ; on en força un très grand nombre à se faire chrétiens, malgré la capitulation de Grenade, et on les brûla quand ils retournèrent à leur religion. »

            Dans le chapitre 140, De L’inquisition, Voltaire écrit encore : 

            « L’Inquisition procéda contre eux et contre les musulmans. Nous avons déjà observé combien de familles mahométanes et juives aimèrent mieux quitter l’Espagne que de soutenir la rigueur de ce tribunal, et combien Ferdinand et Isabelle perdirent de sujets. (…) »

            « Ce Torquemada, dominicain, devenu cardinal, donna au tribunal de l’Inquisition espagnole cette forme juridique opposée à toutes les lois humaines, laquelle s’est toujours conservée. Il fit en quatorze ans le procès à près de quatre-vingt mille hommes, et en fit brûler six mille avec l’appareil et la pompe des plus augustes fêtes. Tout ce qu’on rapporte des peuples qui ont sacrifié des hommes à la Divinité n’approche pas de ces exécutions accompagnées de cérémonies religieuses. » 

            L’Église catholique a bien changé, c’est possible. Mais que vaut l’argument que les massacres et les crimes du XXème siècle sont tout simplement dus à l’absence de Dieu ? Nous allons l’examiner dans l’article suivant (Démocratie sans fondement ?).

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