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11/06/2007

Boulanger sarkoziste

Un boulanger sarkoziste fait parler de lui sur internet. On lui attribue l'affichette suivante :

"*Votre boulanger préféré vous informe*:

Seuls nos clients habituels (ceux que l'on voit quasi-quotidiennement, ceux que l'on connaît bien, ceux connus de longue date) pourront faire marquer leurs achats pour les payer ultérieurement.

Les RMistes, chômeurs et autres... n'ayant pas l'intention de payer quoi que ce soit sont désormais "interdit de séjour" à la boulangerie.

Les gens honnêtes sont les bienvenus.

Les gens malhonnêtes dégagent !

Cela dit : les RMistes, chômeurs ou autres qui paient ce qu'ils prennent sont les bienvenus aussi.

Je ne pars pas "en guerre" contre les personnes qui reçoivent des aides sociales, je pars en guerre contre les gens malhonnêtes qui osent nous dire qu'ils passeront payer alors qu'ils n'en ont pas du tout l'intention !!!

PS : dimanche prochain, je voterai Sarkozy, car j'en ai marre de bosser pour payer des gens à rester chez eux à ne rien faire, excepté de "foutre le bordel" dans les rues à deux heures du matin ou de laisser des ardoises chez les commerçants de Charlieu.

Quant à ceux qui pensent me faire changer d'avis en jouant l'intimidation, qu'ils passent me voir le dimanche matin au lieu de s'en prendre aux vendeuses..."

- Le pauvre ! Non seulement il bosse pour payer les RMistes et les chômeurs (plutôt que pour se payer lui !), mais, en outre, un certain nombre de RMistes et de chômeurs refusent de lui payer son pain avec son argent !

La moindre des choses, quand on est payé avec l'argent du boulanger pour rester chez soi à ne rien faire, ne serait-ce pas de lui payer le pain qu'on lui prend ?

Quant à s'en prendre aux vendeuses innocentes pour intimider le boulanger, ceux qui pensent pouvoir le faire changer d'avis trouveront certainement à qui parler s'ils passent le voir le dimanche matin, surtout s'ils refusent de lui payer les trois ou quatre baguettes en retard ! Mais, s'ils les payent, ils seront les bienvenus. Il ne leur restera plus qu'à cesser de brailler dans les rues à deux heures du matin !

La boulangerie dont il est question se trouve-t-elle bien à Charlieu ? L'affichette a-t-elle été rédigée par le boulanger, par la boulangère, par une vendeuse, ou bien est-ce l'invention d'un ou d'une humoriste ?

Quoi qu'il en soit, il y a bel et bien des sarkozistes et des anti-sarkozistes à Charlieu. Notre secrétaire, Christian Moncel, peut témoigner qu'au soir du deuxième tour, à vingt heures, alors qu'il allait allumer son ordinateur pour connaître les résultats de l'élection présidentielle, il a entendu brailler dans la rue : "On a gagné ! C'est Sarkozy !".

Les perdants devraient tout de même payer leur note chez le boulanger...!

Sébastien. - Nous n'avons pas retrouvé trace de l'affichette sur internet antérieurement au vendredi 18 mai. Voir le blog :

http://paky.over-blog.com

(insolites, 18 mai 2007).

Lundi 11 juin 2007, jour de fermeture de la boulangerie. Autre affichette provisoire (je n'ai vu la première que sur internet) et assez surprenante apposée, intérieurement, à la vitrine de la boulangerie. Si cette seconde affichette n'est pas une farce, le boulanger, en bon citoyen, semble payer ses amendes (deux fois 300 €) et respecter les décisions du tribunal. J'espère que les RMistes et chômeurs dans le besoin ont fini par payer leurs croissants et renoncé à intimider les vendeuses... Décidément, il se passe des choses bien étranges à Charlieu! 

29/05/2007

Idéal baudelairien

Idéal baudelairien

Qu'entendons-nous par idéal baudelairien ? (Il semble que des gens qui viennent consulter ce blog ou site se le demandent). Il s'agit d'un idéal de force et de beauté (voir vers la fin de Délires, II. Alchimie du Verbe). Tout cela est expliqué dans les opuscules d'Alain Dumaine que nous diffusons, en particulier dans Rimbaud ou le renoncement à l'idéal baudelairien et dans Rimbaud et les formes monstrueuses de l'amour. Ces ouvrages montrent comment Rimbaud a compris (et bien compris)

"Les charmes de l'horreur n'ennivrent que les forts !" (Danse macabre)

et

"De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant" (Hymne à la Beauté).

Pour tenter de résumer (en simplifiant à l'extrême) cette question complexe, rappelons que pour Rimbaud, les poètes, créateurs de Beauté, doivent être des "horribles travailleurs" (lettre dite du voyant) et renvoyons à la compréhension, qu'a donnée Alain Dumaine, de la dédicace des Paradis artificiels. La femme est un paradis artificiel, l'amour est analogue à une "drogue redoutable", et Rimbaud a trouvé "quelque chose comme la clef de l'amour" (Vies, II). Mais, dans Une Saison en Enfer, Rimbaud renonce finalement à rêver "amours monstres et univers fantastiques" (amours monstres comme celui des Femmes damnées, c'est pourquoi Rimbaud écrit : "J'ai vu l'enfer des femmes là-bas"). Bien évidemment, Rimbaud a finalement renoncé à l'idéal baudelairien, comme nous l'avons montré dans nos essais et dans les numéros de notre revuette. Ce renoncement s'exprime encore dans Départ ("Assez vu"). Rimbaud renonce à la vision et à être un voyant. (Voir sur ce point notre numéro 154, Royauté ou la conclusion des Illuminations). 

"Tu resteras hyène, etc." se récrie, au début d'Une Saison en Enfer, le démon qui couronna Rimbaud "de si aimables pavots". Alain Dumaine a reconnu dans ces pavots une double allusion aux Paradis artificiels et aux Fleurs du Mal. En renonçant à cette couronne et à cette royauté baudelairiennes, Rimbaud renonce à être le second voyant et à continuer à réaliser l'idéal baudelairien.    

12:40 Publié dans Rimbaud | Lien permanent | Commentaires (0)

25/05/2007

Verlaine, Rimbaud et le "bois noir"

Verlaine, Rimbaud et le "bois noir"

Un "bois noir" apparaît au début de la première des Phrases, dans Les Illuminations. Antoine Adam a fait remarquer que "c'est Verlaine qui a parlé d'un "bois noir" dans La Bonne Chanson". Selon Antoine Adam, Rimbaud se moque de la poésie sentimentale de Verlaine. Selon nous, dans Phrases, Rimbaud fait la satire de Verlaine lui-même (voir Phrases, dans notre opuscule Royauté, ou la conclusion des Illuminations, notre numéro 154).

Dans Sonnet, Rimbaud exerce encore son ironie à propos du "bois noir" de Verlaine et du poème XVII de La Bonne Chanson (voir Sonnet, de Jean Donat, pages 23 à 27 dans ce même opuscule).

Dans notre numéro 150, Jean Donat a montré, avec de bons arguments, que la prétendue "copie de Rimbaud" de Crimen amoris (l'original verlainien de cette prétendue copie n'a jamais vu le jour) est en réalité une version de Crimen amoris corrigée et remaniée par Rimbaud lui-même. On y retrouve le "bois noir" qui fait signe au rossignol, c'est-à-dire à Verlaine :

"Un petit bois agitait ses rameaux noirs".

Voir notre numéro 150, Verlaine, la destruction de l'enfer...et Rimbaud !