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13/11/2020

Rimbaud au Panthéon. A propos des "rimbaldiens".

Rimbaud au Panthéon? A propos des "rimbaldiens". Lettre à Thierry Dussard.

Cher Thierry,

Merci de m'avoir envoyé l'article de Robin Richardot sur les "rimbaldiens", intitulé:Les Illuminés de Rimbaud, et paru dans Le Monde, Le Magazine, 24.X.2020.

L'auteur dit très bien, à un endroit : "Chacun a "son" Rimbaud, voyant dans le poète ce qu'il a envie de voir."

Les gens ne liraient-ils pas Rimbaud, mais ce qu'ils ont dans l'esprit?

"Lire, écrit Pessoa, c'est non pas adapter l'auteur à soi, comme le font la plupart des gens ; lire, c'est s'adapter à un auteur."

S'adapter à Rimbaud, ne serait-ce pas, sinon impossible, du moins particulièrement difficile? Pourquoi? Parce que c'est un auteur très subtil, très savant, qui connaît extrêmement bien, en particulier, la poésie du XIXème siècle, et que ses oeuvres se présentent souvent comme un ensemble d'énigmes, qu'il s'agirait de déchiffrer ; elles fourmillent d'allusions, à Baudelaire surtout, à Hugo, à Gautier, à Verlaine, à Musset et à quelques autres. Le lecteur ignorant, ou dont les connaissances laissent à désirer, peut-il vraiment s'adapter? Sans compter que son esprit n'est peut-être pas aussi perfectionné que celui de Rimbaud lui-même.

C'est pourquoi, à la judicieuse formule de Robin Richardot : "Chacun a "son" Rimbaud, voyant dans le poète ce qu'il a envie de voir," j'aimerais rajouter : "et ce qu'il est capable de voir".

Il existe une version de Crimen amoris, de Verlaine, traditionnellement appelée "la copie de Rimbaud", mais dont l'original, supposé être de Verlaine, n'existe pas, au moins pour certains vers. Qui a su voir, par exemple, que dans cette version, l'auteur d'Une Saison en Enfer a modifié le poème, et rectifié le point de vue de Verlaine à son sujet et au sujet de Verlaine lui-même? (Voir à ce propos Jean Donat, Verlaine, la destruction de l'enfer...et Rimbaud! article paru dans La Petite Revue de l'Indiscipline, numéro 150, automne 2006).

       "Et lui, dont nul ne sait le nom ni l'histoire"!

On connaît maintenant son nom, mais connaît-on son histoire?

S'adapter à Rimbaud?

       "Aux meilleurs esprits,

       Que d'erreurs promises!"

comme dit Paul Valéry.

 

17:32 Publié dans Rimbaud | Lien permanent | Commentaires (0)

29/05/2007

Idéal baudelairien

Idéal baudelairien

Qu'entendons-nous par idéal baudelairien ? (Il semble que des gens qui viennent consulter ce blog ou site se le demandent). Il s'agit d'un idéal de force et de beauté (voir vers la fin de Délires, II. Alchimie du Verbe). Tout cela est expliqué dans les opuscules d'Alain Dumaine que nous diffusons, en particulier dans Rimbaud ou le renoncement à l'idéal baudelairien et dans Rimbaud et les formes monstrueuses de l'amour. Ces ouvrages montrent comment Rimbaud a compris (et bien compris)

"Les charmes de l'horreur n'ennivrent que les forts !" (Danse macabre)

et

"De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant" (Hymne à la Beauté).

Pour tenter de résumer (en simplifiant à l'extrême) cette question complexe, rappelons que pour Rimbaud, les poètes, créateurs de Beauté, doivent être des "horribles travailleurs" (lettre dite du voyant) et renvoyons à la compréhension, qu'a donnée Alain Dumaine, de la dédicace des Paradis artificiels. La femme est un paradis artificiel, l'amour est analogue à une "drogue redoutable", et Rimbaud a trouvé "quelque chose comme la clef de l'amour" (Vies, II). Mais, dans Une Saison en Enfer, Rimbaud renonce finalement à rêver "amours monstres et univers fantastiques" (amours monstres comme celui des Femmes damnées, c'est pourquoi Rimbaud écrit : "J'ai vu l'enfer des femmes là-bas"). Bien évidemment, Rimbaud a finalement renoncé à l'idéal baudelairien, comme nous l'avons montré dans nos essais et dans les numéros de notre revuette. Ce renoncement s'exprime encore dans Départ ("Assez vu"). Rimbaud renonce à la vision et à être un voyant. (Voir sur ce point notre numéro 154, Royauté ou la conclusion des Illuminations). 

"Tu resteras hyène, etc." se récrie, au début d'Une Saison en Enfer, le démon qui couronna Rimbaud "de si aimables pavots". Alain Dumaine a reconnu dans ces pavots une double allusion aux Paradis artificiels et aux Fleurs du Mal. En renonçant à cette couronne et à cette royauté baudelairiennes, Rimbaud renonce à être le second voyant et à continuer à réaliser l'idéal baudelairien.    

12:40 Publié dans Rimbaud | Lien permanent | Commentaires (0)

20/03/2007

Rimbaud et les amours monstres

Rimbaud et les formes monstrueuses de l'amour. Voir la note suivante.

18:25 Publié dans Rimbaud | Lien permanent